Notre association, l’Association des professeurs de français de l’Afrique et de l’Océan Indien (APFA-OI) est une structure forte qui porte, encore mieux que toutes les autres, le destin de la Francophonie.
D’abord, parce que numériquement, c’est notre continent qui compte le plus grand nombre de locuteurs en langue française.
Ensuite, parce ce que nous sommes une chaine qui force les frontières linguistiques (lusophones, anglophones, hispanophones, créolophones) non pas pour imposer la langue française que nous enseignons dans nos pays respectifs, mais pour permettre de mieux tisser une étoffe unique et vive, celle qui porte toutes les couleurs de nos différences, celle qui protège la diversité culturelle et linguistique.
Enfin, parce qu’entre autres passions, nous sommes très nombreux à avoir choisi celle qui réponde le mieux à notre aspiration : être professeurs de français.
En ce jour de fête qui trouvera encore la plupart d’entre vous à la tâche, dans vos classes, devant des millions d’âmes dont les yeux brillent quand vous leur faites découvrir les mystères des lettres de l’alphabet français dans leurs combinaisons infinies,
En ce jour de fête où beaucoup d’entre vous, au sein des associations ou en liaison avec d’autres groupes et structures constitués, ont prévu des activités pour arroser cette graine prémonitoire semée…au loin, le 2o mars 1970 au Niger, sur l’initiative des pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle que sont Hamani Diori, Habib Bourguiba, Léopold Sédar Senghor et Norodom Sihanouk,
En ce jour spécial où les talents des jeunes sont reconnus et célébrés, le thème de la journée étant : « Francophonie et jeunes talents »,
Je voudrais vous dire toute mon admiration et vous encourager à travailler pour assurer la relève. Comme vous le savez, nous vivons à une époque critique où la lecture et la culture générale sont mises à rude épreuve, les TIC ayant habitué nos apprenants à des chemins plus courts et plus agréables, mais hélas, pas toujours bénéfiques pour leur formation intellectuelle. Notre mission, encore plus difficile qu’hier, doit consister à leur donner le goût de la lecture. Tout comme le chasseur averti qui sait lire les empreintes du gibier, nous devons leur faire découvrir l’âge, la vie et les histoires secrètes des lignes.
C’est pourquoi, je voudrais vous inviter (individuellement et collectivement) et inviter tous les acteurs des systèmes éducatifs de l’Afrique et de l’Océan Indien, à faire de la formation des formateurs non pas une priorité, mais LA PRIORITE. C’est fondamental. Je serai donc attentif à tous les projets des associations nationales qui placent la formation continue au cœur de leurs préoccupations. L’APFA-OI est prête à les aider à mettre en œuvre leurs initiatives.
Je réaffirme, comme dans mon message de l’année dernière, que vous êtes, même dans le village le plus reculé, même dans l’anonymat absolu, la bougie qui éclaire l’espoir de la Francophonie.
Je voudrais donc me servir de cette exhortation pour vous réitérer mon souhait d’une bonne fête de la Francophonie 2014.